à l'appel du collectif national de l'action culturelle et cinématographique (Blac)

lundi 12 janvier 2009

Pourquoi des « Etats Généraux de l’action culturelle
cinématographique et audiovisuelle » ?


« Avant qu’il ne soit trop tard ! »


L’année 2008 fut douloureuse pour la culture, les arts et l’éducation. Sans aucune concertation, l’État a frappé de plein fouet partout en France. La baisse sans précédent des crédits n’a épargné personne, ni aucun domaine artistique, que ce soit le théâtre ou la musique, les arts plastiques ou les arts numériques, le cinéma ou la danse, les lieux de culture, de spectacle, d’exposition ou de transmission du savoir, laissant exsangues les plus fragiles sur l’ensemble du territoire. Et même si une mobilisation inédite des acteurs de terrain a permis de limiter les dégâts, pour l’année écoulée et dans le seul domaine du cinéma, la baisse des crédits dédiés à l’action culturelle atteint –15%. Il s’agit à la fois, matériellement, de coupes aux effets considérables, et, symboliquement, d’un dramatique désengagement de l’État !

Les plus durement touchés sont les MJC, la Ligue de l’enseignement, les Foyers ruraux, ainsi que les Espaces culture et multimédia créés par le ministère de la Culture en 2000 et dont le label a disparu, sans qu’aucune perspective pour ce volet novateur et indispensable ne soit envisagée. Mais aussi les associations de salles, les mouvements d’éducation populaire et les associations culturelles dont certaines ont du mettre la clé sous la porte, les festivals qui en grand nombre ont vu décréter leur arrêt de mort, tout un maillage indispensable pour que l’action culturelle cinématographique garde son sens.

Les dérives des dispositifs de soutien au cinéma comme art, tels qu’elles ont été mises en évidence, entre autres, dans le rapport du Club des 13, donnent une idée de la remise en cause de l’idée même de diversité culturelle, avec possibilité d’affranchir le geste créateur d’une logique purement industrielle. C’est un ensemble de dispositifs, construit année après année, territoire après territoire, lieu après lieu, par une politique culturelle volontariste qui est aujourd’hui en danger. Sous couvert de réforme des institutions, l’actuelle œuvre de démantèlement se produit sans aucune proposition cohérente susceptible de constituer une alternative. L’État se défausse désormais sur les collectivités territoriales (qui financent déjà 80 % de la culture) sans jouer son rôle : l’affirmation d’une véritable politique publique au service de l’intérêt collectif, en accompagnant cette décentralisation par des moyens financiers cohérents et, au-delà de la nécessaire régulation des effets pervers de la toute-puissance du marché, en impulsant une autre dynamique.

Face à cette situation, et dans la continuité des actions entreprises par le Collectif national de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle constitué en janvier 2008 autour du manifeste « Cinéma et audiovisuel, vers le démantèlement de la diversité culturelle » qui a réuni 372 structures, le Blac appelle aujourd’hui à la tenue des États généraux des 8 et 9 janvier.

Les principaux objectifs de ces États généraux sont :
  • Définir ensemble ce qu’est « l’action culturelle cinématographique », et son importance.
  • Faire un état des lieux, après cette année 2008 chaotique, pour mieux appréhender la situation à venir.
  • Interpeller l’État sur son désengagement en matière de culture et d’éducation artistique et essayer de poser les bases d’un nouveau texte « fondateur » de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle.
  • Envisager la suite de notre action en solidarité avec tous les champs artistiques et toutes les mobilisations citoyennes pour l’art et la culture.

***